Faire des kilomètres au Brésil, facile ? Et bien non ! Moi qui pensais aligner des heures de vol, c’est raté. Le vol de plaine, c’est une danse difficile à mener.  Cela fait maintenant 7 jours que je vole au Brésil et je me rends compte de la difficulté à enchainer les kilomètres ici. Il y a un grand travail à faire pour arriver à rester en l’air une journée entière. Décoller le matin vers 7h et se laisser dériver en enroulant sur plusieurs kilomètres du 0.1-0.3m/s (oui oui!) demande une concentration maximale et un savoir-faire hors pair. Les premiers 20km sont extrêmement compliqués. Il faut s’accrocher à tout ce qu’on trouve. Une erreur, et on est au sol.

12 octobre. Après la pause kitesurf, nous attaquons notre  4ème journée de vol. J’ai été treuillée trois fois, et n’ai pas réussi à m’extraire. Le moral prend un coup. Le positif, c’est que maintenant j’ai du plaisir à décoller au treuil. Avant de venir ici, j’avais la trouille ! 

13 octobre. La motivation est à nouveau au summum et je décolle à 7h30. Je survis pendant 45 minutes en enroulant quelques bulles durant 20 kilomètres entre 200m et 500m AGL. La météo est parfaite, un bon 20-25km/h et des cumulus dans le ciel. Je trouve 2-3 bons thermiques par la suite mais malheureusement, je perds le dernier et le vent me dirige contre des collines. Je stresse et décide de les contourner, mais c’est trop tard, je suis déjà au sol. Les décisions doivent être prises rapidement à cause de la vitesse du vent…  Posée au milieu de nulle part, je cherche mon chemin. Avec l’application du Garmin InReach, mon appareil pour communiquer via satellite, je peux connecter mon téléphone et voir où je me trouve sur une carte sans avoir besoin de réseau. Je dois marcher un kilomètre et demi à travers un bush très dense pour arriver à une route. Cela me prend une heure sous une chaleur torride ! Mes jambes et mes bras sont griffées de partout. Mais c’est l’aventure, et ça me plait laughing

14 octobre. On y croit. C’est LA journée ! Les modèles montrent un bon 25-30km/h de vent de SO. Nous arrivons sur la piste de décollage à 5h45 comme tous les matins. Quelques cumulus décorent déjà le ciel. Youhouuu ! Mais… un voile de stratocumulus arrive vers 7h et bouche le ciel pendant une bonne heure. Nous patientons. Je profite de continuer mon cours de portugais sur Babbel. J’ai envie de pouvoir communiquer avec les gens ici. A chaque fois que j’ai croisé des Brésiliens après avoir posé, ils m’ont aidé à plier la voile, invitée à la maison et proposé à boire et à manger. Ils sont d’une grande gentillesse.

Le ciel est maintenant complètement bouché par une couche de cumulus. L’atmosphère est très humide et instable. Nous décollons les 3 sans un rayon de soleil. Les thermiques sont bien là, mais nous finissons tous au sol rapidement.

15 octobre. Le ciel est parfait. Le vent est présent aussi. Après le premier thermique, je me vole très bas pendant 30 min. Entre 150m et 500m AGL. Quelle concentration et quelle patience. Je remarque que j’arrive de mieux en mieux à analyser le paysage afin de trouver les thermiques. Mais mon vol se termine après 50km. Wagner, un des Brésiliens qui fait la récup’, vient me chercher avec trois noix de coco. Il est trop sympa, il sait qu’une noix de coco me fait sourire jusqu’aux oreilles, alors avec trois, j’ai déjà oublié mon tas J  Dominic et Andy qui décident de repartir faire du kite quelques jours, le moral un peu bas. Enchainer des vols trop courts ne leur convient pas du tout. Dominic attend les conditions pour tenter un vol de 600km et Andy aimerait voler 300km avec sa B+.

Deux vidéos de décollage ici. L’une avec un décollage cobra plus ou moins maitrisé, et l’autre avec une tentative de décollage cobra mais qui se termine par un habituel face voile. Le vent est soutenu, je me fais soulever par la voile au moment où je la mets en traction maximale. Le treuil me retient et je décolle en marche arrière. Si vous comptez un jour venir au Brésil, le décollage cobra par vent fort est fortement recommandé. Les Brésiliens ne le pratiquent pas, mais les décos sont souvent très chaotiques.

Méga bonne nouvelle ! 

Reynald vient d’envoyer un message avec une photo de son billet d’avion (je publie le texte que maintenant, mais c’était il y a 3 jours) ! Accompagné de Clément, le copain de notre championne Yael, nous continuerons l’aventure ensemble.