Ca y est ! Me voici en terres brésiliennes ! Un rêve qui se réalise… Comment j’en suis arrivée là ? Et ben rien n’était prévu à la base. Fin septembre, j’apprends que Dominic part au Brésil. J’avais prévu de partir deux semaines en Turquie, à Oludeniz pour faire un peu d’acro, mais voilà que je change tous mes plans. Un coup de fil à Dominic, et voilà que je réserve mon billet d’avion (sans retour !) pour le Brésil le 1er octobre.  Je remercie déjà maintenant le club Alpsfreeride pour l’entraide des pilotes et sa dynamique de groupe ainsi que la team FlyWithAndy, sans qui je ne serais pas ici.

Niveau logistique :

Nous sommes trois chanceux pilotes, Dominic Rohner , Andy Siebenhofer (AUT) et moi. Deux braves brésiliens, Marcilhio et Wagner, sont là pour nous treuiller et faire la récup’, chacun avec une voiture. Ils font partie de la team Fly With Andy et sont sûrement les meilleurs de la région. Nous avons chacun une radio, un tracker ainsi qu’un SPOT/Garmin InReach afin de connaitre notre position en permanence et contacter les secours en cas d’accident. Nous décollons sur le spot réputé de Caïco.

Jour 1

Debout à 4h30. Petit déj’ 5h.  C’est l’heure du lever de soleil. Départ de l’hôtel 5h30. 5h45, on arrive sur une piste d’avion, ce sera là notre décollage. Le vent est faible, env. 10-15km/h, et quelques barbules sont déjà présents lorsque nous nous préparons.  Je suis rassurée, car j’avais peur de me retrouver avec un vent fort dès le premier jour. Et décoller au treuil, c’est impressionnant !

Premier vol à 7h15 : décollage en douceur (mais quel stress quand même !), largage à 465m AMSL, 285m AGL. Ca ne laisse pas beaucoup de temps pour trouver un thermique. Sachant qu’avec le vent qu’il y a, j’avance entre 50 et 60km/h. Je dois prendre des décisions rapidement. N’ayant pas croisé de thermique, je pose un peu plus loin après 6 minutes de vol.

Deuxième vol :

Une bonne heure plus tard, je suis à nouveau sur la piste, prête à décoller. Le décollage me stresse déjà moins. Cette fois, je gagne 100m de plus par rapport au dernier treuil. Et voilà que j’enroule mon tout premier thermique brésilien ! Yihouuuu ! Quelles sensations ! Je dessine des « U » dans le ciel, car le vent de 20-25km/h dévie fortement la trajectoire des cercles. Les ascendances sont douces, il faut bien comprendre comment les enrouler. Grâce au vent, j’ai pu tourner dans petit thermique sur 5km ! J’enroule tout ce que je trouve et avance gentiment. Je me sens à l’aise et savoure chaque instant du vol. Petit à petit, j’avance sur cette immense plaine brésilienne et passe les 100km. Je me retrouve parfois désorientée, car le paysage ne change que très peu et il n’est pas facile de garder un point de repère comme axe de direction. Avec ma petite Soar EN-B, j’atteins une vitesse de pointe de 81km/h, j’adore ça ! Après presque 4h de vol, je pose dans le sable chaud et suis comblée de bonheur. Waouw, quelle première journée !

Dominic et Andy décident de ne pas voler trop loin car les conditions sont assez stables et le retour en voiture est long.

Jour 2

Encore plus stable, encore moins de vent et pas de cumulus… Je fais un premier vol de 9 minutes et un deuxième d’une heure, une vingtaine de km au compteur. Dominic et Andy ne font pas de grand vol non plus.

Jour 3

2-3 barbules dans le ciel, nette inversion visible, vent entre 15-20km/h. La journée ne parait pas canon. Dominic fait le fusible et décolle tôt (enfin… 7h30 c’est déjà trop tard pour une journée à record). Andy et moi profitons de le suivre au livetracking. Trop stable, il pose après une dizaine de kilomètres. Je décolle vers 8h45 et enroule au premier bip de mon vario. La concentration est au max. Il ne faut pas que je perde ce thermique, sinon je me retrouve au sol. J’enroule cette faible ascendance fortement déviée par le vent durant 10 kilomètres. Je gagne à peine 400 mètres. Quelques kilomètres plus loin, je trouve un bon thermique qui me monte à 1300m/sol. Malheureusement, c’est le seul gros plein que je fais, car je me retrouve au sol directement après, soit 30km au total.

Au sol, un brésilien vient à ma rencontre et nous échangeons quelques mots et beaucoup de sourires. Il m’invite à sa maison quelques centaines de mètres plus loin. Je ressens une profonde gentillesse dans ses gestes et paroles. Nous marchons ensemble un moment, mais arrivés à une intersection, je lui fais comprendre que je vais attendre ici. Le réseau est parfois difficile à capter, et le dernier point GPS envoyé à Marcilhio pour la récup’ est là où j’ai posé. J’attends alors à l’ombre d’un arbre desséché et reçois un peu plus tard, la visite de toute la famille. Les trois fillettes veulent être prises en photo avec moi. Malgré la barrière de la langue, nous rigolons ensemble. Quel beau moment.

Ces trois premiers jours de vol m’ont permis de m’habituer aux conditions de décollage/vol/atterrissage. Je me suis bien habituée et n’ai maintenant plus de craintes avec ces trois phases. Bon, reste à voir quand ça va vraiment souffler… ! Le plus dur pour moi ici, c’est le pliage de la voile. Le vent, le sable et les brindilles qui viennent se crocher aux suspentes rendent le rangement compliqué. Niveau atterrissage, il faut faire attention à rester bien en avant de la zone choisie, car avec le vent soutenu, il n’est souvent plus possible d’avancer.

La vitesse moyenne de ces premiers vols se situe entre 25 et 33 km/h. C’est une valeur très faible comparée aux vols record qui se font à 55km/h de moyenne ! Je n’ai pas l’objectif de battre un record, mais je rêve d’une journée durant laquelle je peux voler du lever du soleil au coucher…

Mais d’abord, laissons Dame Nature nous apporter de meilleures conditions. En attendant, nous partons profiter de la mer chaude et sa brise pour aller kiter. See you soon !