Fin septembre 2020. Je passe un weekend à la montagne avec une partie du team Alpsfreeride durant lequel plusieurs pilotes me parlent du Brésil et me donnent envie d’y aller. Mes plans changent du jour au lendemain.  A la base, j’avais prévu d’aller à Oludeniz en Turquie pour commencer l’acro et débuter ma licence biplace en novembre. Mais, en l’espace de quatre jours, j’achète mon billet d’avion pour le Brésil et me retrouve dans l’avion pour rejoindre Dominic Rohner ainsi qu’un autre pilote autrichien, Andy Siebenhofer. Grâce à Dominic et à la logistique de FlyWithAndy, j’ai pu découvrir le monde du vol libre sur le territoire brésilien. Un IMMENSE MERCI à l’équipe.

Malgré de nombreuses appréhensions quant aux conditions de vol et à l’inconnu, je prends l’avion surexcitée. Je pars sans objectifs précis (quoi que, je rêve d’un 200km…) et sans trop savoir ce qui m’attend. J’ai beaucoup entendu dire qu’il y a du vent fort là-bas et cela me fait peur. Mais bon, si on écoutait toujours  les gens, on resterait enfermé chez soi hein… 😉 Allez hop, c’est parti pour 3 mois d’aventures !

Afin d’en savoir rapidement un peu plus sur les conditions de vol dans le Nord-Est du Brésil, voici quelques questions/réponses…

Quelle est la meilleure saison pour voler ?

Cela dépend des objectifs et du niveau.

D’octobre à décembre (avant la saison de la pluie), les conditions sont fortes.

De mai à juillet (après la saison de la pluie), les conditions sont plus calmes.

Comment sont les conditions de vol ?

C’est du vol de plaine. La plaine est à environ 200 mètres. Il y a quelques zones avec des reliefs allant jusqu’à 1100m qu’il est possible d’éviter par certaines routes.

D’octobre à décembre, les thermiques peuvent être forts (régulièrement des +5-6m/s).  Le vent est généralement soutenu (en moyenne entre 20-25km/h). Certains jours, il n’y a que 10km/h de vent, d’autre jours, le vent peut souffler jusqu’à 50km/h en altitude ! Ce sont des journées à record recherchées par les pilotes pro. Mais, elles sont rares… En 3 mois, en 2020, il n’y a eu seulement 6-7 jours avec des vents de plus de 40km/h.

Le climat est très sec, entre 27-35°C, normalement pas de pluie en octobre.  On trouve des journées à thermiques bleus, mais également des journées avec un ciel rempli de cumulus, comme on peut en voir dans nos plus beaux rêves de pilote.

Les premiers thermiques s’installent vers 6h30 et peuvent produire des ascensions jusqu’à 18h ! Les plafonds sont généralement aux alentours de 2600m, mais ils peuvent monter jusqu’à 3500 mètres.

La régularité des conditions permet de voler 200km quasiment chaque jour.

De mai à juillet, les thermiques sont plus doux et le vent est calme. Je ne peux pas vous en dire plus, car je n’ai pas volé dans ces conditions.

Comment se déroule une journée de vol  pour un pilote « standard » ?

  • 5h réveil
  • 5h30 petit-déjeuner
  • 6h départ pour le décollage
  • 6h30 arrivée au décollage
  • Entre 7h30 et 9h30, décollage (les pilotes cherchant des records décollent entre 6h30 et 7h30…)

Vol et retour en voiture à l’hôtel pour voler le lendemain. Si le vol dépasse les 300km, la nuit se passe dans un hôtel en chemin car le retour dure trop longtemps.

Il est possible de décoller une 2ème (parfois même 3ème) fois si le pilote pose ou revient au décollage avant 9h30/10h. Après ce temps-là, il n’est malheureusement plus possible de décoller car les treuils sont rangés afin de libérer les voitures pour aller récupérer les pilotes. La journée se termine à l’hôtel dans une chaleur étouffante (il n’y a pas grand-chose à faire en ville et la chaleur vous ferait vite faire demi-tour…). L’autre option serait d’aller à la plage, qui est à 2h de route. Ponta Do Mel et Canoa Quebrada sont les villages en bord de mer les plus proches proche d’Assu, il faut absolument y aller faire un tour. Vous aurez peut-être la possibilité de faire un magnifique soaring et de manger du délicieux poisson.

Comment se passe le décollage ?

Le décollage se fait au treuil. C’est simple. Il permet de décoller dos-voile, face-voile ou en cobra. Lorsque la voile est levée, le pilote est tracté par le câble. Il est important de garder comme direction l’axe du câble. La voiture roule durant 2-3 minutes et s’arrête lorsque le pilote veut se libérer afin de diminuer la tension du câble. En fonction du vent, de la longueur du câble et de la piste (et d’autres paramètres précis), le pilote peut se larguer jusqu’à 1000 mètres (ou 800m/sol). Il est également possible de tirer sur le largueur lorsque le pilote rencontre un bon thermique en chemin.

Ici, Dominic réalise un parfait décollage en cobra :

Comment s’organise la récupération des pilotes ?

Il y a une voiture pour 2-3 pilotes.

Chaque pilote a un GPS indiquant sa position au chauffeur. Les chauffeurs suivent en voiture les pilotes et organisent la récupération en fonction des atterrissages/lignes de vols.

 

Il m’est arrivé d’attendre 2 heures sur place, car un pilote avait posé au milieu de nulle part et cela prend plus de temps à le récupérer. Mais en général, moins d’une heure d’attente est largement suffisante pour être au frais dans la voiture. Il arrive aussi que le pilote n’a même pas le temps de plier sa voile que le chauffeur est déjà là.

En moyenne, il faut compter 2h en voiture par 100km volés en parapente.

Une radio est nécessaire afin de communiquer avec le conducteur en cas de besoin.

Comment sont les atterrissages ?

Il y a de nombreux endroits où atterrir mais il y a quelques zones avec des kilomètres de bush (buissons secs) empêchant de poser. Parfois il faut marcher un peu car il y a des endroits inaccessibles en voiture. Avec beaucoup de vent, il faut avoir en vue longtemps à l’avance un atterrissage.

Dans cette vidéo, un de mes atterissages avec du vent fort.

Comment se comporte la population avec les pilotes ?

Certains n’ont jamais vu de parapente, mais après tous les atterrissages vécus, je ne peux que raconter des expériences positives. L’hospitalité des brésiliens rend l’aventure encore plus belle. Les propositions d’aide ont été nombreuses pendant ces 3 mois, en voici quelques-unes… : eau fraiche, fruits, repas complet, grillades, hamac, jus de fruits frais, bière, trajet en moto, pliage de la voile, douche. Ces rencontres font chaud au cœur. Malgré la pauvreté de ces personnes, elles seront là pour vous.

Après ces quelques informations générales, voici le retour sur mon expérience vécue.

Me voilà arrivée au Brésil avec ma belle AirDesign Soar, une voile EN-B. Le premier spot où je vais est Caico. C’est de l’aéroport de cette ville que les pilotes de la ligue suisse ont battu plusieurs records du monde en 2019.

La chaleur et le soleil sont au rendez-vous. Le vent est faible la première semaine et je vole en toute tranquillité. Je suis très stressée lors des décollages au treuil, ayant l’impression de ne rien contrôler. Mais la seule difficulté, c’est le mental. Décoller au treuil est facile avec un léger vent. Les thermiques sont bien moins forts que ce que j’imaginais.

Le vol de plaine est une nouvelle manière de voler pour moi.  C’est plus calme, on ne doit pas se soucier des zones sous le vent, on peut aller où on veut. Mais… A l’aide ! Où se cachent les thermiques ??? C’est la plus grande difficulté… Les thermiques en montagne se trouvent bien plus facilement. Mais sans relief, c’est un tout autre jeu. Je ne peux pas m’imaginer le monde à l’envers avec du miel qui coule le long des crêtes et des montagnes afin de savoir où se décrochent les thermiques (une image mentale que je me fais parfois).  Il faut se concentrer sur les déclencheurs au sol, comme les lacs, les différences de contraste, les groupements de maisons.

Au tout début, j’allais chercher les thermiques assez à l’improviste. J’essayais de m’imaginer la dérive des thermiques en visant les nuages ou les déclencheurs mais je ne trouvais pas les ascendances. J’enroulais très serré dès que j’entendais le son de mon vario. J’avais tellement peur de perdre le thermique que je ne le centrais pas correctement. Il m’est souvent arrivé, durant les journées venteuses,  d’égarer la pompe et de me retrouver au sol en essayant de le chercher. C’est rageant. Les thermiques se déplacent rapidement avec le vent.

Beaucoup de vols n’ont duré qu’une ou deux heures et la plupart du temps, je ne comprenais pas pourquoi j’étais déjà posée. C’était la partie la plus difficile du voyage. Pourquoi, mais pourquoi je suis au sol ?! Il y avait beaucoup de frustration et de colère. Ne pas comprendre ce qu’il se passe et enchainer les tas, c’est dur pour le moral. Et regarder les cumulus défiler depuis le sol, c’est aussi facheux.

Quelques petites pauses kite-surf étaient au rendez-vous durant les vacances afin de profiter des excellentes conditions de vent et des magnifiques plages. Il faut savoir que la côte brésilienne est un coin de paradis pour les kite-surfeurs débutants et avancés. Merci à Dominic qui m’a fait découvrir un magnifique spot à Macau, à 3 heures de Caico. Sable blanc, vent fort, eau chaude, plate et peu profonde, des ingrédients de sessions de kite-surf rêvées. Mais l’amour pour le parapente était si intense qu’au bout de 3 jours, l’envie de voler prenait le dessus. Calme-toi Serena… Bon, on va voler ?!

Deux ravagés du vol libre décident de nous rejoindre à Caico quelques jours. Reynald et Clément prennent eux aussi, leur billet d’avion sur un coup de tête. Quelle joie d’apprendre cette nouvelle ! Je suis tellement excitée de pouvoir partager un bout de mon aventure avec ces champions. Ce sont des top pilotes et il y a tellement à apprendre d’eux. Clément fait un vol de 370km et Reynald passe la barre des 400 avec un vol de 460km. Malheureusement notre séjour à Caico se voit écourté à cause d’un cas de Covid.

Après 14 jours de vols en octobre à Caico, je passe deux semaines à Assu. Cette ville se trouve à 100km au Nord de Caico. Le décollage se fait dans un lagon asséché. Là-bas, il y avait environ une vingtaine de pilotes et j’ai pu faire la connaissance de plusieurs top pilotes européens comme Pal Takats (HU), Veso (BG), Timo et Stéphane (FR). Quel plaisir de pouvoir les rencontrer !

Au fil des semaines qui passent, je remarque que je fais des progrès. Par exemple, au début, durant chaque décollage, j’étais tellement stressée que je ne fixais que la voiture. Je ne me concentrais seulement sur ma jolie AirDesign Soar et les turbulences qu’elle rencontrait. Puis,  avec l’habitude, les yeux rivent à gauche à droite à la recherche des thermiques.

Le temps passé en vol à chercher les thermiques durant mon premier mois au Brésil était assez limité. Mon cerveau était pris par d’autres éléments, comme le stress durant les turbulences, le centrage du thermique, la crispation en voulant sortir d’une dégueulante ou tout simplement par des rêveries (oui oui, quand vous êtes tout là-haut, ça fait rêver !).

En enchainant les heures de vol, j’ai appris à mieux analyser les nuages. La lecture du ciel est tellement captivante. Il y a énormément à lire et à apprendre d’un cumulus à un autre. Est-il en formation ? Est-il encore actif ? Combien de temps dure le cycle ? Où se trouve la meilleure ascension ? Photographier mentalement à plusieurs reprises le nuage pour savoir s’il est en formation ou pas est devenu une habitude. Il m’en a fallu du temps pour intégrer cet exercice, mais c’est tellement indispensable.

A force d’entrainement, j’ai pu aiguiser ma vue également.  Les Urubus, ces vautours d’Amérique sont devenus plus facilement repérables. Dès que je me trouve dans la moitié du bas de la couche convective, je déclenche le radar « oiseau ». Ils sont toujours au bon endroit eux.

Régulièrement, les thermiques sont aussi marqués par une feuille volante ou l’odeur de fumée. Dans le Sertão, il y a de nombreux feux allumés par les humains afin de nettoyer un terrain. Ils déclenchent parfois de bons thermiques. Attention par contre à avoir beaucoup d’altitude avant de s’y diriger.

Le paysage n’est pas très attirant à cette période dans le Nord-Est du Brésil. C’est très sec et il y a énormément de bush. Il y a de nombreux petits lacs mais peu de cultures. Le paysage est assez monotone. Certaines zones avec des reliefs jusqu’à 1100m changent le décor, mais il faut être sûr de pouvoir rester haut pour les survoler. Avec le vent fort, bienvenue aux rotors…

En décembre, les premières pluies arrivent et font pousser rapidement les feuilles des buissons.

Après une dizaine de vols à Assu et quelques jours à la plage, je décide d’aller à Quixadá. Mais d’abord, petite parenthèse « plage ». Deux magnifiques spots de soaring sur la côte sont à proximité d’Assu et permettent d’aller se ressourcer si la journée de vol se termine trop rapidement.

Ponta Do Mel, un petit village calme en bord de mer à 1h30 de voiture. Il y a la possibilité de faire un soaring le long des falaises. La voile se gonfle au pied des falaises et le vent emmène le pilote faire une petite balade au-dessus du sable blanc et de la mer turquoise. La vue est splendide de là-haut. Si vous avez envie d’apprendre le delta, c’est le coin rêvé pour y prendre des cours. L’école « Sonho de voar » se fera un bonheur de vous enseigner les bases.

A deux heures d’Assu se trouve Canoa Quebrada. Un magnifique village avec des falaises rougeoyantes d’une hauteur de 10-15 mètres. Le soaring là-bas est sensationnel. Les adeptes du vol de proximité peuvent zigzaguer entre les baraques sur la plage, les maisons et les falaises. Allez faire un tour sur YouTube, vous y trouverez des images épatantes de Zazinha, un pilote local qui manœuvre ses parapentes avec grande précision. En plus du site de vol incroyable, on mange bien, on boit bien et on peut faire le plein de bonnes énergies.

Me voilà à Quixadá, à 200km au Nord-Ouest d’Assu ! J’avais déjà entendu parler de ce décollage. Le Brésil me titillait déjà depuis un moment et j’avais déjà vu de nombreuses vidéos de décollage dans le vent fort. Et bien ça décoiffe ! C’était le lieu où les pilotes allaient rechercher les records de distance avant de décoller au treuil. Le décollage est sur une colline de 450m orienté sud/sud-est, avec 300m de dénivelé. Le vent est souvent très (très !) fort. Mélangés aux thermiques, j’ai quelque fois mesuré des vents de plus de 50km/h (jusqu’à 58km/h !!) à l’aide de mon anémomètre.

La première fois arrivée sur le décollage, j’étais très stressée. Le vent n’était pourtant pas fort, entre 15- 20km/h. Mais j’étais impressionnée. A l’époque, il y aurait eu une file de pilotes faisant la queue pour décoller. Aujourd’hui, il n’y avait que Andy et moi. Andy, le pilote autrichien décolle en premier avec sa Mentor sans trop se poser de questions. Bon ok, j’y vais aussi !

J’aime beaucoup Quixadá, car il y a la possibilité de monter facilement en soaring le long d’un monolithe. De plus, il est possible prendre du temps en l’air et d’observer les cycles thermiques et d’attendre le bon moment avant de partir cross.

Plus les jours avancent, plus je me sens en confiance sur ce décollage. Au début, j’attendais le signal d’un pilote local qui me disait quand décoller. Puis, à plusieurs reprises, j’ai décidé de me mettre en l’air en observant moi-même les cycles. Les matins où le vent souffle à plus de 40km/h, il est possible de décoller dans le creux du thermique, mais il faut bien choisir son moment. C’est très stressant.

Je passe plus d’un mois à Quixadá et accumule les décollages dans le vent fort et dépasse les 100 heures de vol. Ma voile, la AirDesign Soar commence à fatiguer et moi je commence à m’ennuyer sous ma B+. Je suis trop confiante sous cette aile et je sens que j’ai besoin d’une voile plus performante.

Quelle chance, Stefanie, pilote d’Alpsfreeride vient retrouver le soleil à Canoa Quebrada et me ramène la Volt 3. Merciiiiiiiiii ! J’en profite pour faire du gonflage et du soaring afin de faire connaissance avec cette voile. Je suis déjà trop amoureuse. Quel feeling ! Son virage, sa pénétration dans l’air, son plané, sa vitesse, un rêve !

Après une semaine de détente et de prenantes discussions philosophiques avec Stefanie, je retourne à Quixadá fin décembre. Et la boooom ! La Volt me fait enchainer les grands vols. Lorsque la magie opère et permet de voler une journée entière, cela procure un sentiment de bonheur absolu. La passion pour le vol libre est décuplée. Terminer son vol au coucher du soleil, lorsque l’air est tout calme, le plané excellent et la lumière douce est un spectacle sensationnel.

D’excellents moments de joie ont aussi été vécus au sol grâce à l’hospitalité des Brésiliens. Leur curiosité et leur gentillesse m’ont souvent ôté la frustration d’un atterrissage prématuré. C’est d’ailleurs grâce à leur sympathie que j’ai commencé à apprendre le portugais. J’avais vraiment envie de pouvoir communiquer avec eux.

La plupart du temps, après avoir posé, je me dirigeais vers la première maison que je voyais afin de demander du Wifi pour envoyer ma localisation. Une grande partie du territoire est exempt de réseau. Malgré mon GPS qui indique ma position, c’est quand même plus simple via internet.

Localisation envoyée, je pouvais faire connaissance avec les nouveaux copains. Parfois j’ai attendu plusieurs heures le chauffeur, mais peu importe, le temps passais vite à échanger. J’ai toujours été très bien accueillie et cela faisait chaud au cœur, car la plupart de ces personnes sont très pauvres. Ils vivent de manière minimaliste mais n’hésitent pas à offrir à boire et à manger. Un grand merci à toutes ces personnes que j’ai rencontrées en chemin.

Fabrication de jus de canne à sucre.

A la fin du voyage, ma capacité à me concentrer sur la recherche de thermiques a largement grandi et m’a permis de voler encore plus loin et plus longtemps. L’expérience vécue là-bas m’a donné la chance de faire un grand pas en avant dans le monde du vol libre mais m’a aussi permis de réaliser que je me sens parfois trop vite en confiance sous mon parapente.

Fin décembre, j’ai eu un accident au décollage de Quixadá car j’étais trop confiante et n’avais plus peur du vent. Je m’étais habituée aux conditions venteuses. Pressée de me mettre en l’air, je n’ai pas pris le temps d’observer les conditions et ai décollé au moment où le thermique arrivait. Accélérée, j’ai volé en marche d’arrière et n’ai pas contrôlé correctement la voile aux arrières. Frontale à 15m/sol et boum, je termine derrière le décollage… Fort heureusement, rien de grave, juste une lésion à un muscle de la jambe.

Deux jours plus tard, une autre partie du team Alpsfreeride arrive en force: Sebi, Nico et Daniel. Qu’est-ce que ça fait plaisir de les revoir !! Partager les expériences de vol avec eux est tellement captivant. Daniel vient pour la première fois au Brésil et est complètement admiratif. Il découvre les joies et frustrations du vol de plaine, et il va clairement revenir pour prendre une revanche. Nico profite des bonnes énergies autant sur terre que en l’air. Il est complètement amoureux  de l’atmosphère qui règne ici et prévoit déjà de faire sa retraite dans le Sertão. Et Sebi, lui, passe clairement tout son temps entre les cumulus ou dans la voiture lors de la recup’. Je l’écoute passionnément lorsqu’il parle de parapente, il a tellement d’expérience et partage très volontiers ses connaissances.

Un grand MERCI à eux aussi d’avoir ramené plusieurs équipements de parapente que des pilotes suisses ont chaleureusement offerts. Plusieurs voiles, sellettes et secours ont été offert à une association afin de permettre aux pilotes locaux de voler. Un grand MERCI également aux pilotes suisses qui ont donné le matériel. Les pilotes locaux ont des étoiles plein les yeux et savourent chaque vol avec ces équipements complets.

L’expérience dans le Sertão m’a permis de goûter à des conditions de vol exceptionnelles mais aussi de m’enrichir personnellement au travers des merveilleuses rencontres que j’ai faites tout au long du voyage. Au total, ce seront plus de 6’500km parcourus en l’air et plus de 200 heures de vol. Une chose est sûre, j’y retourne en octobre.